Otto Schauer est né le 7 septembre 1923 à Stuttgart. Adolescent, sa passion pour la peinture et son désir d’être peintre rencontrent l’opposition de son milieu familial. C’est auprès d’Anton Kolig, peintre autrichien issu du mouvement de la Sécession (Klimt, Schiele, Kokoschka…) et établi à Stuttgart qu’il trouve un enseignement et un encouragement.
Mobilisé en 1943, blessé sur le front russe, puis envoyé en Italie, ce n’est qu’en 1945, de retour en Allemagne, qu’il pourra reprendre la peinture, notamment auprès de Willi Baumeister. Quelques belles toiles abstraites témoignent de cette époque. Mais Schauer prend conscience qu’il a besoin d’autre chose que ce qu’il trouve auprès de Baumeister et de son entourage ; il veut se détacher de l’abstraction, au moment même où elle triomphe dans les galeries et sur le marché ; Baumeister lui-même l’incite à partir pour Paris.
Alors s’ouvre pour lui une période difficile de remise en question radicale : « je voulais d’abord créer ma propre plate-forme, m’isoler ». Cette « plate-forme », c’est à la fois une pensée de la peinture, une poétique, et une élaboration de sa technique, qui ne cesseront d’évoluer et de s’approfondir. C’est le développement d’une nouvelle figuration fondée sur la couleur, plutôt que sur la ligne et le contour.
Peut-être le point de départ de son chemin est-il à chercher dans l’émotion ressentie très jeune devant une toile vue au Musée de Stuttgart : un tableau de Caspar David Friedrich, un peintre alors très sous-estimé. « Ç’a été une grande découverte. J’ai compris pour la première fois qu’avec un arbre dans le paysage, on peut dire autre chose que cet arbre-là … ». Et comme son interlocuteur lui demande quelle est cette « autre chose », il répond : « Je ne l’ai jamais trouvé. C’est pourquoi je fais de la peinture. »
A Paris, qui deviendra son port d’attache, il rencontrera Fernand Léger, Jean Hélion, Balthus, Giacometti, et l’amitié de Georges Limbour, André du Bouchet, Michel Leiris, Paul et Gisèle Celan.
Otto Schauer est mort le 5 mars 1985 à Paris.